Malgré un mois de juillet en hausse, le secteur de la mode accuse un recul de 2,7 % sur les 7 premiers mois de l'année. Une situation qui ramène le secteur aux pires moments de la crise en 2009. Seules les ventes sur internet tirent leurs épingles du jeu.
Décidément dans le secteur de l'habillement et des textiles, la crise qui s'enlise fait sombrer les résultats. Ainsi, selon les derniers chiffres de l'Institut Français de la Mode (IFM), le secteur ne semble pas encore au bout du tunnel. Et même si la consommation d’articles d’habillement et textiles a enregistré une hausse de 2,7 % en valeur au cours du mois de Juillet, cela ne suffit pas à redresser la barre, loin de là ! « Au total » selon l'IFM, « pour les sept premiers mois de l’année, la consommation d’articles d’habillement et textiles affiche désormais un recul de 2,7 % en valeur, par rapport aux sept premiers mois de 2011, ce qui correspond à une amélioration par rapport au cumul des six premiers mois de l’année (- 3,7 %). »
Maigre consolation... Dans le détail, entre janvier et juillet 2012 (et ce malgré la hausse de juillet), quasiment tous les circuits de distribution sont dans le rouge. Les hypers et supers accusent ainsi une baisse de - 3,7 % en valeur par rapport à la même période en 2011. Les chaînes de grande diffusion font guère mieux avec – 3,3 %, tout comme les chaînes spécialisées à - 3 %, et les indépendants multi-marques à - 2,9 %. Les grands magasins quant à eux amortissent la chute à - 1 %. Seuls les magasins populaires se hissent à + 2,5 %. En terme de segments d'activité, les plus lourdes chutes sont constatées pour le prêt-à-porter femme (- 4,5 %), les petites pièces femme (- 4,3 %), ou encore la lingerie et les chaussants femme (- 2,6 %). Le segment homme s'en tire mieux avec un recul de - 1,3 % sur le prêt-à-porter, - 1,1 % sur les petites pièces et même + 0,7 % pour les sous-vêtements et chaussants. Chez les enfants, le recul s'établit à - 1,3 %.
Forte progression des achats de mode sur internet
Si au global le secteur de la mode dans son ensemble est plutôt en recul, sur internet c'est l'inverse. Ainsi, selon les chiffres IFM présentés début septembre dans le cadre de la conférence de presse de rentrée de la Fédération e-commerce et vente à distance (FEVAD), entre juin 2011 et juillet 2012, les ventes de vêtements en ligne progressent de 18 % à 3,5 milliards d'euros. Un record si l'on compare aux chiffres de la consommation globale d'habillement sur la même période, en recul de 5,5 %.
Dans le détail, selon les chiffres présentés par Evelyne Chaballier, directrice des études économiques et prospectives à l'IFM, les ventes sur internet représentent désormais 10,8 % des dépenses d'habillement des Français (contre 3,7 % au 2e semestre 2007, 8,6 % au 1er semestre 2010). En terme de chiffre d'affaires, sur la période juin 2011 / juillet 2012, les meilleurs scores sont obtenus par les articles bébé de type layette (11,8 %). Les articles hommes cumulent 10,7 % du CA, les articles femmes (10,3 %) et les articles enfants (9,3%).
Les produits discountés représentent 58 % du chiffre d'affaires de l'habillement vendu en ligne. En pourcentage des sommes dépensées, la lingerie femme caracole en tête à 15,1 %, suivie des sous vêtements hommes à 12,1 % ou encore la layette à 11,9 %. Le prêt-à-porter femmes cumule ,9,5 % des sommes dépensées, derrière le prêt-à-porter hommes (9,8 %) et le prêt-à-porter enfants (10,1 %). Si 44% des internautes français achètent de l'habillement sur internet, les femmes (25-54 ans) réalisent le plus gros des achats de mode sur internet. 42,9 % des ventes d'habillement sur internet sont réalisés par les acteurs traditionnels de la vente par correspondance, dont la part d'internet dans le chiffre est désormais de 62,8 % (56,7 % en 2011).
Dominique André-Chaigneau, Franchise Mode Textile©