Selon les derniers chiffres publiés par l'Institut Français de la Mode (IFM) le 4 novembre dernier, les ventes d'articles d'habillement et textiles reculent de 5,5 % en septembre.
« Après les évolutions positives des mois de juin, juillet et août, les chiffres d’affaires des distributeurs ont enregistré en moyenne un recul de 5,5 % en valeur au mois de septembre, par rapport au même mois de 2012 ». Ce recul est d'autant plus important qu'il s'inscrit dans un historique favorable. En effet, en septembre 2012, la consommation avait bénéficié d’une hausse de 4 % par rapport à septembre 2011. Comment l'IFM explique ce recul ? Essentiellement du fait d'une météo quasi estivale en début et en fin de période. Et quand le mercure avoisine les 25°, les consommateurs ont bien du mal (et on les comprend) à acheter des articles de mi-saison. L'autre explication selon l'IFM tient aussi à un facteur calendaire. En effet, « le mois de septembre 2013 comptait un samedi de moins que l’année dernière, ce qui a pesé sur les ventes ».
Recul général sauf pour la VAD
Comme le note l'IFM, « à l’exception de la VAD qui a bénéficié d’une hausse de son activité commerciale de 7,2 %, tous les autres circuits de distribution ont accusé un recul de leurs ventes ». Dans le détail, les résultats les replis sont compris entre 3,1 % pour les grands magasins et - 11,4 % pour le commerce indépendant multimarques et les magasins populaires. Les chaines spécialisées quant à elles reculent de - 6,7 %, tandis que les chaines de grande diffusion perdent - 7,6 %, et les hypers et supers 7,7 %.
Des résultats très contrastés en septembre
L'étude des chiffres détaillés de l'IFM fait apparaitre des résultats très contrastés selon la nature des articles vendus et les circuits de distribution. Ainsi, quand le prêt-à-porter femme subit de gros revers dans certains circuits de distribution (- 19,3 % dans les magasins populaires, - 9,4 % en chaines de grande diffusion, - 5,7 % chez les indépendants multimarques et - 4,4 % dans les chaines spécialisées), les ventes s'envolent de + 29,8 % sur ce même segment dans les hypers et supers, et de + 7,2 % pour la VAD. Les écarts sont encore plus troublants pour le prêt-à-porter hommes. Ainsi, quand les indépendants multimarques reculent de - 18,6 %, les chaînes spécialisées de - 10 %, et les chaines de grande diffusion de - 1,5 %, de leurs côtés la VAD explose les compteurs avec un + 35,1 %. Les hypers et supers font moins bien mais restent dans le positif avec + 4,3 %. La mode enfantine quant à elle est curieusement en berne alors que la rentrée des classes aurait pu pourtant faire espérer le contraire. Les ventes d'articles d'habillement enfants sont ainsi quasiment toutes en recul dans tous les circuits de distribution, sauf en VAD (+ 1,5 %). Les reculs sont sévères chez les indépendants multimarques (- 15,9 %), les magasins populaires (- 10,7 %), les grands magasins (- 9,5 %), les chaines de grande diffusion (-8,2 %) et les chaines spécialisées (- 5,8 %). Seuls les hypers et supers s'en sortent mieux avec un recul de seulement - 2,9 %.
La VAD performe depuis le début de l'année
En regardant de plus près les chiffres de cumul en valeur janvier/septembre 2013 comparés à janvier/septembre 2012, un fait saute aux yeux : la VAD performe en 2013 ! Et en effet, si ce n'est l'habillement enfant au négatif à - 2,5 %, tous les autres secteurs enregistrent une variation positive du chiffre d'affaires (en § à surface comparable). Les résultats sont mêmes à deux chiffres pour les petites pièces hommes (+ 12,9 %) et les sous-vêtements et chaussants hommes (+ 12,0 %). Les autres segments font à peine moins bien : + 9,7 % pour le prêt-à-porter hommes, + 7,2 % pour le prêt-à-porter femmes, + 7,1 % pour les petites pièces femmes, + 6,9 % pour la lingerie et chaussants femme. Dans le même temps, les magasins populaires dévissent de - 7,4 % sur le prêt-à-porter femme, et de - 9,3 % sur les petites pièces homme. Les hypers et supers font guère mieux avec des reculs sur toutes les catégories (- 8,4 % pour les petites pièces homme, - 8,5 % pour les petites pièces femme, - 4,0 % pour le prêt-à-porter femme, - 6,6 % pour la lingerie et chaussants femme, - 7,3 % pour l'habillement enfant). Les chaines spécialisées quant à elles limitent les dégâts avec des résultats moins contrastés (- 2,7 % sur le prêt-à-porter homme, - 1,4 % sur le prêt-à-porter femme, - 3,9 % sur l'habillement enfant et + 2,8 % sur la lingerie et chaussants femme). « Au total, » souligne l'IFM « sur l’ensemble de la période janvier-septembre 2013, la consommation textile-habillement a enregistré un recul de 1,6 % en valeur par rapport à la même période de 2012. »
Dominique André-Chaigneau, Franchise Mode Textile ©